.

dimanche 17 mai 2009

Magazine Joystick # 76 TR1

Tomb Raider Magazine Joystick # 76


Date : novembre 1996
Par Seb :



En deux mots

Tomb Raider est tout simplement l'un des meilleurs jeux que le PC puisse nous offrir aujourd'hui. Une aventure arcade passionnante, difficile à lâcher qui plus est, et servie par un design excellent et un moteur 3D d'exception. A ne rater sous aucun prétexte.

Tomb Raider est sans aucun doute l'un des titres les plus attendus de cette fin d'année. Pré-version après pré-version, nous sommes tombés sous le charme de son héroïne sexy, de ses décors superbes et de sa joyeuse violence. Le moins que l'on puisse dire, c'est que sa version finale ne nous a pas déçus, loin de là.

Si Spielberg et son Indiana Jones ont fait de nombreux émules dans le monde du cinéma, jamais référence n'a été aussi claire dans le monde du jeu. Comment, en effet, décrire Lara Croft, l'héroïne de Tomb Raider, autrement que par "L'Indiana Jones version féminine". Les deux personnages ont les mêmes goûts pour l'aventure, les courses poursuites dans des temples paumés et oubliés, à dix mille pieds sous terre, au milieu de pièges plus vicieux les uns que les autres. Tous deux sont accros d'archéologie, prennent leur pied quand ils ont la terre entière à leurs trousses, que tout s'écroule autour d'eux et qu'à chaque seconde, ils peuvent dire "ouf, j'ai bien failli mourir cette fois-ci."

Mais je dois bien avouer que, quitte à avoir un aventurier cavaleur à l'écran, je préfère que ce soit une aventurière façon Lara Croft. Sa dégaine on ne peut plus sexy, avec ce petit haut moulant, ces godillots fort seyants ma foi, ce visage d'ange et ces seins arrogants, a de quoi réconforter, même au coeur des situations les plus périlleuses. D'ailleurs, Toby Gard, designer et directeur artistique du jeu, que vous avez pu rencontrer au détour du CD-Rom d'un précédent numéro de Joystick, nous dit : "Quand on plonge dans un jeu, c'est généralement pour plusieurs heures, alors autant que le héros flatte l'oeil."

Après ces propos quelque peu sexistes, les rares demoiselles qui daignent fourrer leur nez dans le monde du jeu sur PC ne nous en voudront pas j'espère, et comprendront notre émoi. Après tout, depuis des années que nous ne faisons bondir, combattre et courir, que par de gros gars musclés et armés jusqu'aux dents... Passons donc à l'histoire de Tomb Raider, et partons de son commencement, même.

A la recherche du Scion

Lara n'a jamais eu à s'inquiéter de ses revenus. Fille de milliardaire, elle aurait pu se la couler douce dans les puissantes demeures paternelles, et ne sortir que pour piller les boutiques de luxe à coup de cartes de crédit. Mais Lara a choisi d'enfiler des tenues kaki, des grolles d'escalade et de courir crapahuter dans la campagne anglaise. Elle a cultive son corps à la perfection, pour en faire une machine prête à l'action. Lara sait manier les armes, elle adore ça, même ; et la mort ne lui fait pas peur, pas plus que celle des autres.

Sa réputation d'aventurière, experte en sites archéologiques perdus, a bientôt fait le tour du monde. Et voilà notre Lara contactée par un puissant syndicat du crime pour aller retrouver le Scion, un objet mythique aux soi-disant pouvoirs surnaturels extraordinaires. Accessoirement, le Scion vaut également une jolie fortune.

L'objet puissant est composé de trois morceaux éparpillés sur la planète : un au Pérou, un en Grèce et un autre en Egypte. Trois sites de rêve pour notre archéologue aventurière qui ne tarde pas à accepter la mission qu'on lui confie. Mais Lara s'apercevra bientôt que ses commanditaires se soucient peu d'elle, qu'elle est manipulée et qu'on compte bien se débarrasser d'elle une fois son contrat rempli. Elle en fait donc, bientôt, une affaire personnelle, et sa quête se transforme en double quête : récupérer les trois morceaux du Scion et se débarrasser de ceux qui sont devenus ses ennemis. Ils ne la lâcheront pas, et de nombreux espions, tueurs et hommes de main feront des apparitions arme au poing, tut au long de l'aventure Tomb Raider.

Des décors somptueux

Après à peine une minute de jeu, un premier constat vous saute à la gueule : les décors de Tomb Raider sont magnifiques. Les textures, tout d'abord, sont superbes, bien étudiées et réalistes ; c'est pas compliqué : on s'y croirait. Et l'organisation même de ces décors, de leur structure 3D, est excellente, avec des tas de petits recoins, des tonnes de dénivellations et une profondeur de champ encore jamais vue dans un jeu vidéo. Certaines scènes donnent tout simplement le vertige. Regardez les photos qui accompagnent ce texte pour vous en convaincre, et imaginez que tout bouge en tout sens, car Tomb Raider reprend le principe des caméras mobiles contrôlées par l'ordinateur. Votre PC s'occupe de choisir le cadre et le niveau de zoom tout seul comme un grand, en essayant de vous en montrer le maximum tout le temps. Ou en tout cas en intégrant les éléments clés dans votre champ de vision. Si, par exemple, un personnage ou un animal se trouve dans la pièce, le PC s'efforcera d'afficher une vue qui l'intégrera à l'écran. Cette technique, pas foncièrement nouvelle, est ici parfaitement maîtrisée, ajoutant une touche cinématographique à votre aventure. De plus - mais vous l'aurez remarqué sur les photos - l personnage de Lara Croft est toujours affiché à l'écran. On la voit pratiquement toujours de dos : idéal pour admirer sa course féline ou sa démarche enjôleuse.

Graphistes et designers de Tomb Raider ont fait un véritable effort quant aux recherches effectuées pour le développement du jeu. Ils ont visionné des tonnes de cassettes vidéo sur la Grèce Antique, les temples mayas ou égyptiens ; se sont entourés de piles de livres spécialisés. Du coup, vos balades à travers les niveaux de Tomb Raider fleureront bon l'authenticité, même si l'histoire et les lieux sont fictifs. Textures, statues, marches, autels et fresques correspondent à une réalité historique joyeusement secouée et mélangée.

Lara pouvant, à tout moment, tourner la tête et regarder en tous sens, grâce à quelques pressions de touches du clavier bien senties, le joueur se trouve souvent devant des scènes à couper le souffle. Chapeau bas à l'équipe de Core Design, nom de Dieu.

Une agilité à toute épreuve

Et que fait notre chère Lara dans tous ces jolis décors ? Elle saute en tous sens, rebondit, cavale, s'agrippe, escalade, court, monte, se faufile partout. Son agilité n'a d'égal que son charme. Le maniement de Lara est aisé, et pourtant ce n'est pas faute de proposer nombre de possibilités de déplacement : les touches sont bien choisies et simples à utiliser. Lara peut courir, marcher, sauter en hauteur, en longueur ; elle peut s'agripper à peu près n'importe où, tirer sur ses bras et escalader ; elle se déplace sur le côté, habilement, même si elle est accrochée à 500 mètres au-dessus du sol ; elle peut nager et manipuler tout un tas de mécanismes tordus. Lara est aussi extrêmement balaise et pousser des blocs énormes ou les tirer ne lui fait pas peur.

Toutes ces animations du personnage sont absolument renversantes de réalisme, absolument fantastiques. De plus, elles ont entièrement été réalisées à la main, sans l'aide d'outils high-tech du genre Motion Capture ou autre branlette technologique. Et, croyez-moi, le résultat est étonnant. Remarquez, vous n'avez pas à me croire sur parole, il suffit d'installer la démo fournie avec le CD de ce numéro de Joystick pour vous en rendre compte par vous-même.

Mais Lara ne se contente pas d'être une excellente gymnaste, elle a aussi du répondant. Armée dès le départ de deux bons gros flingues qu'elle aime utiliser en même temps, un dans chaque main, façon John Woo, Lara se fera une joie de ramasser des fusils à pompe ou autres uzis. Faut dire que les niveaux de Tomb Raider ne sont pas de tout repos et toutes sortes de sales bestioles tenteront de l'empêcher d'aller plus avant. Pas uniquement des bestioles d'ailleurs, mais des espions et des assassins envoyés par vos ex-employeurs. Eux aussi prendront leur dose de pruneaux dans le buffet, pas de jaloux.

Un jeu à ne pas manquer

Allez, tiens, concluons, inutile de s'étendre plus longuement sur ce chef d'ouvre qu'est Tomb Raider. Je me suis d'ailleurs bien efforcé de ne pas dévoiler trop d'éléments de l'histoire, de ne pas montrer les différents décors ou les lieux clés de l'aventure : ça aurait gâché trop de plaisirs futurs aux joueurs potentiels que vous êtes. Vous avez intérêt à passer du stade de joueur potentiel à celui de joueur-joueur, sinon c'est pas la peine d'avoir un PC à la maison.

Rarement jeu nous aura autant captivés. Les niveaux sont nombreux, variés, les énigmes proposées sont bien équilibrées. Côté technique, Tomb Raider est un petit chef d'ouvre, et propose l'un des meilleurs moteurs 3D qu'il m'ait été donné de voir. Les animations sont superbes, les sons excellents, les musiques prenantes, les séquences Full Motion Video qui entrecoupent certains niveaux sont superbes ; bref, on frise le "sans faute". On regrettera tout de même les réactions souvent stupides des personnages non-joueurs, des bestioles qui se laissent trop souvent tirer dessus sans réagir de façon adaptée. Mais Tomb Raider est plus un jeu d'aventure, d'exploration et d'adresse qu'un Doom ou un Duke Nukem 3D où on blaste tout ce qui bouge. Le jeu n'en est que plus passionnant et prenant ; on se met à croire, vraiment, qu'on traîne dans des grottes immondes ; on se prend pour Lara, c'est excellent.

Je le répète, Tomb Raider est un des meilleurs jeux PC jamais réalisés, absolument superbe et passionnant, à ne manquer sous aucun prétexte.

Note :
- Technique : 92
- Design : 93
- Intérêt : 96
- + : L'héroïne sacrément sexy.
- + : Le moteur 3D excellent.
- + : Le réalisme des décors et leur beauté.
- + : Supporte la carte 3Dfx.
- - : Le manque d'intelligence des ennemis.

0 commentaires: